May 9 2018
L’agrogitonie est l’étude des parcelles voisines appelées confronts. Chaque parcelle possède en règle générale quatre confronts. Si les quatre confronts ont la même activité que la parcelle référente, il s’agit d’homogitonie. Si les quatre confronts ont une activité différente, il y a hétérogitonie. Elle sera de degré 1 si un seul confront est différent, de degré 2 pour deux activités différentes, degré 3 pour trois activités différentes et de degré 4 pour quatre activités différentes. Si deux confronts concernent des voies de communication, il s’agit alors de desserte. L’intérêt d’une étude agrogitonique est de permettre l’analyse scientifique des paysages agraires. Une forte homogitonie caractérisera des paysages d’openfield, alors qu’une forte hétérogitonie déterminera des paysages agraires morcelés.
Ces confronts s’organisent par rapport aux points cardinaux. Pour déterminer les paysages agraires, il est nécessaire d’analyser tous les cas rencontrés : combien de cas référents ou cas gitoniques d’une part et d’autre part combien de combinaisons rencontre-t-on. Sachant que les combinaisons seront déterminées sans prendre en compte l’orientation cardinale. Ainsi la combinaison « terre au nord, terre à l’ouest, pré au sud et chemin à l’est » est équivalente à la combinaison « pré au nord, chemin à l’ouest, terre au sud et à l’est » puisque dans les deux cas, on a comme confront : un chemin, un pré et deux terres.
L’analyse gitonique permet aussi de déterminer le pourcentage de parcelles accessibles par un chemin. Il est en effet intéressant de voir quel pourcentage de parcelles n’a aucun accès direct et nécessite pour les atteindre de traverser une ou plusieurs parcelles. L’étude par mas va nous permettre de mieux cerner les caractéristiques des paysages agraires et de dresser un tableau précis pour l’ensemble de Meyzieu. L’analyse qui suit reprend mas par mas la situation gitonique exacte et il sera possible de déterminer les zones homogènes des espaces plus complexes et de donner les explications nécessaires aux situations mises en évidence.
Pour permettre une analyse objective, il est nécessaire de se référer à des chiffres très précis et objectifs. Il est nécessaire de définir deux notions : le taux gitonique et le rapport gitonique. Il est important de préciser qu’une parcelle contient une ou plusieurs activités agricoles données (par exemple : terre, pré, vigne, bois, bois et terre, pré et terre, etc.). Chaque cas possible constitue un cas gitonique. Il est intéressant de calculer le nombre de cas gitoniques et de comparer par rapport à la taille du mas.
Le taux gitonique mesure la plus ou moins grande complexité du paysage agraire, plus il est faible moins les paysages agraires sont complexes, plus il est fort plus la complexité est grande. Il se calcule selon la formule suivante :
Taux gitonique = nombre de combinaisons X 100 / nombre de parcelles X 4.
Plus le rapport gitonique se rapproche de zéro, plus les paysages agraires sont homogènes, plus on se rapproche de 1, plus l’hétérogénéité l’emporte. Il se calcule ainsi :
Rapport gitonique = nombre de cas gitonique / le nombre de parcelles.
Légende agrogitonique :
HO homogitonie HE hétérogitonie D desserte
M maison, jardin, cour VE verchère T terre LP landes-pâturages
P pré, pâturage, paquerage V vignes B bois G garenne GR gravière CH chemin, ruette, place E eau C côte & limite F fossé
Desserte
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HO
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HE1
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HE2
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HE3 |
HE4
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A la suite des documents gitoniques, je les analyserai selon le plan suivant : détermination du nombre de cas gitoniques, calcul du rapport gitonique, détermination du taux gitonique, analyse comparée entre dessertes, homogitonie et hétérogitonies selon les degrés, calcul du pourcentage de présence de chemins, analyse des diverses combinaisons et tout particulièrement de celles qui dominent. Les combinaisons correspondent au contenu des quatre confronts. Elles sont déterminées sans s’occuper de leur orientation (mord, est, sud ou ouest).
Les tableaux qui suivent s’ordonnent ainsi :
Parcelle étudiée confronts
H X | Y |
Dominante culturale située au sud
Dominante culturale située à l’ouest
H : soit D (desserte), HO (homogitonie), HE1 (hétérogitonie de degré 1), HE2 (hétérogitonie de degré 2), HE3 (hétérogitonie de degré 3) ou HE4 (hétérogitonie de degré 4)
X : dominante culturale de la parcelle concernée selon la légende ci-dessus
La dominante culturale peut concerner plusieurs activités agricoles qui sont alors associées selon la légende précédente de la manière suivante : P-T pour pré et terre, M-T-VE-B pour maison, terre, verchère et bois, etc.