October 24 2025
Saint-Quentin-Fallavier 1838 : Assemblage des fragments de Plans et matérialisation du système Viaire
Saint-Quentin-Fallavier en 1838 : un témoignage cartographique du XIXe siècle.
Le cadastre napoléonien, instauré au début du XIXe siècle, représente bien plus qu’un simple outil fiscal ou administratif. Il offre une plongée dans l’histoire des territoires, révélant l’organisation des espaces ruraux, les pratiques agricoles, les réseaux viaires et les dynamiques sociales d’une époque. Parmi les communes de l’Isère, Saint-Quentin-Fallavier, cadastrée en 1838, se distingue par la richesse de ses archives et la complexité de son paysage, marqué par des hameaux, des cultures variées et des vestiges féodaux.
Ce document propose une analyse détaillée des plans et registres du cadastre napoléonien de Saint-Quentin-Fallavier, divisée en six sections aux caractéristiques géographiques et toponymiques distinctes. À travers deux jeux de plans — l’un fragmentaire et l’autre numérisé en haute définition — et un registre partiel, cette étude reconstitue l’occupation des sols, l’organisation parcellaire et la répartition des habitats en 1838. Elle met en lumière les défis posés par la conservation et l’interprétation de ces archives, tout en révélant les traces encore visibles aujourd’hui de ce découpage historique.
Entre polyculture, viticulture et élevage, les hameaux de Saint-Quentin-Fallavier illustrent une ruralité structurée, où chaque lieu-dit porte la mémoire des usages anciens. Les bois, les terres labourables, les vignes et les zones humides dessinent un territoire en équilibre entre exploitation agricole et contraintes naturelles. Les fours, moulins et battoirs témoignent, quant à eux, d’une vie communautaire organisée autour de la transformation des ressources locales.
Au-delà de sa dimension technique, ce cadastre est un miroir des mutations sociales et économiques de la première moitié du XIXe siècle. Il éclaire les héritages médiévaux, comme les ruines du château de Fallavier, et les adaptations modernes, telles que les routes tracées par Trudaine. Enfin, il pose la question de la précision historique : entre reconstitutions hypothétiques et superpositions avec les paysages actuels, comment concilier rigueur archivistique et interprétation des sources ?
Cette introduction ouvre la voie à une exploration méthodique des sections cadastrales, de leur toponymie et de leur occupation des sols, pour comprendre comment Saint-Quentin-Fallavier, à travers son cadastre, incarne à la fois un patrimoine local et un chapitre de l’histoire rurale française.
Imaginez pouvoir remonter le temps et découvrir à quoi ressemblait votre commune il y a près de 200 ans. C’est ce que permettent les plans du cadastre napoléonien, réalisés en 1838 pour Saint-Quentin-Fallavier. Ces archives, précieuses et parfois fragiles, nous révèlent comment vivaient les habitants, comment étaient organisés les champs, les bois et les hameaux, et quelles traces de ce passé subsistent encore aujourd’hui.
Le cadastre napoléonien, c’est un peu comme une photographie détaillée du territoire à une époque où la France se modernisait. Pour Saint-Quentin-Fallavier, deux jeux de plans ont été conservés : l’un, abîmé et incomplet, et l’autre, plus précis, qui a permis aux historiens de reconstituer le paysage de l’époque. Ces documents montrent une commune divisée en six sections — Chêne, la Plaine, Saint-Quentin, Fallavier, Mont-Jay et Sérézin — chacune avec ses particularités, ses cultures et ses habitations.
En 1838, Saint-Quentin-Fallavier est un territoire rural, où l’on cultive la terre, où l’on élève des animaux et où l’on vit au rythme des saisons. Les plans révèlent :
Des hameaux animés comme Le Bert, Gargue ou Charreton, où les maisons, les fours à pain et les jardins potagers s’organisent autour de chemins encore visibles aujourd’hui.
Des terres cultivées : blé, vignes, noyers et vergers occupent l’essentiel des parcelles, tandis que les bois et les zones humides, comme les marais près de la rivière Bourbre, jouent un rôle clé dans l’équilibre du territoire.
Des vestiges du passé : les ruines du château de Fallavier, ancien centre féodal, rappellent que cette terre a une histoire bien plus ancienne que le XIXe siècle.
Ce qui rend ces archives fascinantes, c’est qu’elles permettent de comparer le passé et le présent. Certains chemins, certaines parcelles ou même des bois existent encore aujourd’hui, presque inchangés. D’autres ont disparu sous l’effet du remembrement ou de l’urbanisation. Les plans montrent aussi comment les habitants vivaient en autosuffisance : moulins pour moudre le grain, battoirs pour traiter les récoltes, fours collectifs pour cuire le pain… Autant d’éléments qui dessinent une société rurale organisée et solidaire.
Ces documents ne sont pas réservés aux historiens. Ils parlent à chacun d’entre nous, car ils racontent l’histoire de notre territoire : comment nos ancêtres ont façonné les paysages que nous connaissons, comment ils vivaient au quotidien, et quels héritages ils nous ont laissés. En explorant ces plans, c’est un peu comme si l’on feuilletait un album de famille de Saint-Quentin-Fallavier, où chaque parcelle, chaque chemin, chaque hameau a une histoire à raconter.
Et vous, que connaissez-vous de l’histoire de votre commune ? Ces archives vous donnent-elles envie d’en savoir plus sur le passé de Saint-Quentin-Fallavier.
Saint-Quentin-Fallavier est la troisième commune de l’Isère traitée dans le cadre du cadastre napoléonien dans la plaine du Velin. Elle a été cadastrée en 1838.
À cette époque, elle faisait partie du canton de la Verpillière. Elle est limitée au nord-ouest par la commune de Grenay, au nord-est, par la commune de Satolas-et-Bonce , à l’est par La Verpillière, au sud-est par Villefontaine, au sud et sud-ouest par Bonnefamille et Diémoz, à l’ouest, par la commune d’Heyrieux
Elle est divisée en 6 sections.
Il en existe deux jeux.
https://archivesenligne1.archives-isere.fr/cadastre?arko_default_64ba4c7674c97--ficheFocus=
L’un est accessible sur le site des archives départementales, mais il est en très mauvais état, car il présente des morceaux manquants, ce qui empêche toute reconstitution précise. Nous avons pu obtenir une autre copie de la part du service des A.D.I.1. Cette version, beaucoup plus précise, nous a permis d’obtenir de bons résultats pour le géoréférencement.
La deuxième version2 fait partie de la collection municipale, mais néanmoins numérisée par le soin des ADI3. Nous avons pu obtenir une version en haute définition car celle disponible en ligne n’est pas suffisamment précise pour pouvoir géoréférencer les plans.
Le premier jeu se compose d’une feuille présentant le tableau d’assemblage des sections au 1/10 000ème, suivie des feuilles suivantes :
La section A, dite de Chêne, terminée sur le terrain en juillet 1838, est présentée en quatre feuilles présentant beaucoup de manquants et dont l’échelle n’est pas visible. Le nom du géomètre de première classe, « Jeannin », est mentionné sur le cartouche.
La section B, dite de la Plaine, terminée sur le terrain en mai 1838, est présentée en trois feuilles, en bon état sauf pour la troisième qui présente un manquant au bas de la feuille. Ces plans sont à l’échelle du 1/2000ème. Le géomètre ayant procédé à l’arpentage est le même que pour la section A
La section C, dite de Saint-Quentin, terminée sur le terrain en juin 1838 se présente en trois feuilles. Elles présentent également des manquements et n’ont pas pu être utilisées pour le géoréférencement. Le géomètre de seconde classe ayant procédé à l’arpentage se nomme « Gentil ». Les plans de cette section sont à l’échelle de 1/1000ème.
La Section D, dite de Fallavier, terminée sur le terrain en mai 1838, par le même géomètre que celui de la section C, se présente en quatre feuilles et à l’échelle de 1/2000ème, sauf la quatrième feuille qui est un détail du hameau du « Bert », et qui est à l’échelle du 1/1000ème.
La section E, dite de Mont Jay terminée sur le terrain en juillet 1838, par le même géomètre qui a procédé à l’arpentage des sections C et D. Les échelles ne sont visibles que sur les deuxième et troisième pages respectivement au 1/2000ème sur la deuxième et 1/1000ème sur la troisième.
La section F, dite de Sérézin, terminée sur le terrain au mois de juin 1838, par le géomètre de première classe « Jeannin » est divisé en quatre feuilles, les échelles des quatre feuilles sont au 1/2000ème.
Le second jeu numérisé par les archives départementales fait partie de la collection communale. Elle nous a été transmise en haute définition, de la même façon que le premier jeu, ce qui nous a permis d’obtenir de bons résultats dans le géoréférencement. Ces plans sont beaucoup plus détaillés, car ils se composent d’une feuille d’assemblage des toponymes de chaque section et ensuite les autres feuilles détaillent ensuite chaque toponyme.
Dans cette série, aucun géomètre ni aucunes dates d’exécution ne sont mentionnées, les territoires de ces sections sont divisés en quartiers.4 Chaque feuille représente le quartier avec le parcellaire et son double avec uniquement son contour
La Section A, dite de Chêne, pour cette section, le tableau d’assemblage est à l’échelle de 1/8000ème.
La description des quartiers est divisée en dix feuilles
Première feuille : « Chêne » première partie.
Deuxième feuille : « Chêne » seconde partie.
Troisième feuille : « Santoyon » et « les Espinassays ».
Quatrième feuille : « Chêne-Est ».
Cinquième feuille: « Le Biais ».
Sixième feuille : « Campanoz ».
Septième feuille : « Trente-sous » et « Les Granges ».
Huitième feuille : « La Serve ».
Neuvième feuille : « Grand Carriau », « Le Clos », « Le Jubilen », et « l’Ilate ».
Dixième feuille : « Malatrait ».
Tous ces plans sont au 1/2000ème.
La section B, dite de la Plaine. Le tableau d’assemblage est à l’échelle de 1/8000ème. Les quartiers sont aussi décrits en dix feuilles et sont à l’échelle de 1/2000ème.
Première feuille : « Cuvalu ».
Deuxième feuille : « Ferme de Chêne » et « Charretonnière ».
Troisième Feuille : « La Ramée ».
Quatrième Feuille : « Le Mollaret » et « Plaine de Tarraby ».
Cinquième feuille : « Tarraby ».
Sixième feuille : « Le Reposoir » et « La Vacherie ».
Septième feuille : « La Plaine » et « Le Moulinet ».
Huitième feuille : « Pierre Miller », « Les Routes » et « La Noirée ».
Neuvième feuille : « Vervennière » et « Chapeau-Rouge ».
Dixième feuille : « La Croix rouge », « Les Brosses », « Les Arivaux » et « Malacombe ».
La Section C, dite de Saint-Quentin. Le tableau d’assemblage est au 1/4000ème et les quartiers sont détaillés en huit feuilles
Première feuille : « La Rivoire » et « Grand Roy ».
Deuxième feuille : « La Lieuse » et « Le Clos ».
Troisième feuille : « Les Combes » et « Chatanay ».
Quatrième feuille : « Le Loup » et « Furin ».
Cinquième feuille : « Saint-Quentin », à l’échelle de 1/1000ème.
Sixième feuille : « La Pontière », « Monthion » et « Merlet ».
Septième feuille : « La Fessy », « Le Puis » et « La Noiratte ».
Huitième feuille : « Le Bourbonnois », « Faron » et « Vignes de la Verpillière ».
La section D, dite de Fallavier. Le tableau d’assemblage est à l’échelle de 1/8000ème. Les quartiers sont détaillés en neuf feuilles.
Première feuille : « Pattier », « Petit Roy » et « Les Alloix ».
Deuxième feuille : « Loup Pichon » et « La Trainasse ».
Troisième feuille : « Le Crozat » et « Gargue Hameau ».
Quatrième feuille : « Grand Content » et « Grand Bois ».
Cinquième feuille : « Gargue » et « Les Fontaines ».
Sixième feuille : « Le Cochet », « Les Alinges » et « Les Charretons », à l’échelle 1/2000ème et un détail du hameau du « Cochet » au 1/1000ème.
Septième feuille : « Étang de Fallavier », « Les Combettes » et « Le Bert Hameau ».
Huitième feuille : « Fallavier ».
La section E, dite de Mont-Jay. Le tableau d’assemblage est à l’échelle de 1/4000ème, Les quartiers sont détaillés en huit feuilles,
Première feuille : « Le Colombier » et « Les Jomardes ».
Deuxième feuille : « La Guigonnière » et « l’Allouette ».
Troisième feuille : « Coly » et « La Fuly ».
Quatrième feuille : « La Serra », « Les Geliots », « La Poype » et « La Gaytière ».
Cinquième feuille : « Grand Champ » et « Bosserand ».
Sixième feuille : « Derrière Montjay ».
Septième feuille : « Novet » et « Coupier ».
Huitième feuille : « Village de Mont-Jay », à l’échelle de 1/1000ème.
La section F, dite de Sérézin. Le tableau d’assemblage est à l’échelle de 1/8000ème, les quartiers sont détaillés en neuf pages.
Première feuille : « Le Grand Luzai ».
Deuxième feuille : « La Peluse » et « La Garenne ».
Troisième feuille : « Le Ballier » et « Sérézin ».
Quatrième feuille : « L’Écoin », « Plaine de Sérézin » et « Gourge ».
Cinquième feuille : « Buyat-Est ».
Sixième feuille : « Langonne » et « Les Saunières ».
Septième feuille : « Buyat Ouest » et « Charpenay ».
Huitième feuille : « La Garenne ».
Ce sont donc une centaine de fragments de plans qu’il a fallu détourer avec un logiciel de dessin et ensuite faire un assemblage géoréférencé dans le logiciel de cartographie.
La multitude de fragments, combinée à la perte des repères entre ces plans cadastraux anciens et les éléments paysagers contemporains, notamment dans les secteurs est de la commune de Grenay et sud de Satolas-et-Bonce, a déjà fait l’objet d’une analyse dans un article publié sur le site de notre association.
Nous avions déjà évoqué ces problèmes lors de l’édition des communes d’Heyrieux, de Grenay dans la webletter n° 22 postée sur le site de www.rheve.org
https://www.rheve.org/2025/03/webletter-n-22.html
Ceci, ne nous permet pas d’affirmer qu’il existe une totale exactitude sur les emplacements des éléments décrits sur les plans du cadastre napoléonien. Tout au plus, nous ne pouvons parler ici que d’hypothèses de travail. À cela s’ajoutent les destructions du système viaire ancien, élément très souvent utiliser pour asseoir une bonne géolocalisation.
1Archives départementales de l’Isère.
24P4/516.
3Archives départementales de l’Isère.
4 Cette particularité sera développée au paragraphe de la description du registre de l’état des sections.
Saint-Quentin-Fallavier 1838 : Page de garde de la section A, dite de Chêne (registre des archives départementales de l'Isère)
Au niveau du registre daté de 1839, nous avons pu consulter le document présent aux archives communales1, pour lequel, il manque des pages. Il nous a donc fallu consulter celui des Archives départementales de l’Isère2. Sur celui-ci, il manque encore plus de pages.. De ce fait, pour une dizaine de parcelles, les noms des propriétaires et les types de cultures avec tous les éléments issus de ces renseignements sont absents.
Le cadastre de Saint-Quentin-Fallavier est contemporain de celui de Colombier-Saugnieu et date de 1838-1839. Pour les cadastres antérieurs, 1809 , 1812, 1824, 1830, la numérotation des parcelles se suivait sur toutes les parcelles d’une section. Pour Colombier-Saugnieu, les parcelles revenaient à zéro à chaque changement de « lieudit », nommés aussi « quartiers » ou « triages » sur les plans. Comme cette commune avait fait l’objet d’une cadastration primitive en 1809 sous le régime des « masses de cultures », nous avions émis l’hypothèse que cette nouvelle numérotation découlait de ce système. En fait, cette nouvelle numérotation provient d’une circulaire du 27 avril 1838, et nommée « numérotation des plans par lieux-dits »3 (GAVEAU 2021). Nous avons donc adopté pour Saint-Quentin-Fallavier le même système de codification des parcelles avec un code changeant à chaque quartier ou triage, cette opération nous a ajouté une grosse surcharge de problèmes pour ensuite la transcrire sur la base de données et sur le vecteur.
La valeur des mesures ancienne.
Si l’on s’en réfère au livre de Pierre Charbonnier4 (CHARBONNIER 2006).
La valeur de la bicherée est exprimée en toises dauphinoises soit pour 1 hectare, la valeur de 900 toises delphinales et la valeur de la bicherée à 0, 3767 ha.
La page de garde de la section A, du registre de l’état des sections nous indique une valeur de l’hectare de 2633 toises royales avec une valeur de la bicherée à 400 toises royales, soit la valeur approximative de la bicherée à 0.1520 hectares.
3Fabien GAVEAU, Propriété, cadastre et usages locaux dans les campagnes Françaises (1789-1960) histoire d’une tension légale p. 169, Presses universitaires de Franche-Comté-2021.
4Pierre Charbonnier, Les anciennes mesures locales du Centre-Est, d’après les tables de conversions, Presses universitaires Blaise Pascal , Clermont-Ferrand, 2006
LA TOPONYMIE
La Toponymie à Saint-Quentin-Fallavier, par l’application de l’ordonnance du 27 avril 1838 nous introduit sur une nouvelle description du découpage territorial de la commune. En effet, la création de « super lieudits » que nous avons appelés « quartiers » et qui sont aussi nommés sur les plans et le registre de l’état des sections « triages » ou « cantons », outre le fait qu’elle nous a demandé un travail de codification supplémentaire des parcelles, nous donne une hiérarchie complémentaire du territoire. Nous avons donc des quartiers avec une identité directe et d’autres avec plusieurs toponymes différents avec un vocable reprenant le nom du quartier.
Pour limiter les risques de l’homonymie des toponymes qui restent fort importants dans la commune, nous avons adjoint le nom du quartier à certains vocables, en particulier lorsque ce quartier compte un nombre important de toponymes identiques à d’autres quartiers
Un seul quartier présente cette caractéristique, il s’agit du quartier de « Trente-sous » , vocable qui a donné son nom à ce quartier auquel il a été adjoint le lieudit « Murillère ».
Nous avons trois quartiers : « Chapeau-Rouge » auquel il a été adjoint « Sous les vignes » (de Chapeau Rouge) et « Terre du seigneur », « La Plaine » auquel il a été adjoint « La Dérodière » et « l’Écoin ». « Les Routes », auquel il a été adjoint « Le Bailler » (des Routes) et « Le Grand Bailler ».
Sur cette section nous avons quatre quartiers : « Les Combes » composé du toponyme de même nom avec « La Lieuse » (des Combes); « Grand Roy » accompagné de « Les Combes » (de Grand Roi) ; « La Rivoire » auquel on a adjoint « Colobatière, », « Lou Melo » et « Plantier » (de la Rivoire); « Furin » composé du toponyme de même nom avec « Derrière chez Furin » et « Forrestière » (de Furin).
Sur cette section, nous avons dix quartiers composé d’un seul toponyme, six quartiers avec un vocable principal accompagnés par un second et dix quartiers composés de plusieurs toponymes.
Le plus important est le « Mas de Fallavier », Le terme de mas est issu de la toponymie de l’ancien régime, voire d’une origine moyenâgeuse. Ce vocable, nous l’avons souvent trouvé dans les communes qui ont été cadastrées dans la première période du projet napoléonien. Il est associé à neuf autres toponymes, « La Fessy », « Le château de Fallavier », « le Derit », « Le Plantier » (du mas de Fallavier), « Le Relon », « Les Corbetières », « Les Ferrandières », « Les Vignes du Raton » et « Vauclade ».
Ensuite vient « Gargue Hameau » associé à « La Combe », « La Côte de Gargue » et « Sous le Grand Bois ».
En troisième position, il y a « Les fontaines » associé à « Monteuillet » , « Pré Lordan » et « Sétive ».
En quatrième place, il y a « Grand Bois », accompagné de « Derrière Grand Bois » et « Petit Bois ».
Viennent ensuite les quartiers qui ne possèdent qu’un seul toponyme en satellite ; « Gargue » ne désigne pas un toponyme proprement dit mais il est simplement divisé en « Batière » et en « Carpaud », « Le Bert Hameau » avec « La Grande terre » (du Bert), « Les Combettes » et « les Terraillets », « Pattier » avec « La Fully » (de Pattier), « Mas de la Traînasse » avec « Loupare », « Petit Roi » avec « Combe Louve ».
Ce sont donc trente-trois toponymes qui se trouvent ainsi regroupés dans dix quartiers. Cette section est celle qui possède les quartiers les plus morcelés au niveau de son territoire,
Nous avons dans cette section, six quartiers associés à plusieurs toponymes. Les plus importants, en termes de diversité, sont « Coly » associé à « Bœuf Blanc », « La Chapelle » (de Coly) et « Vigantier » ainsi que « La Centigonière », accompagné par « La Chapelle » (de la Centigonière), « Le Canard » et « le Carpaud » (de la Centigonière).
Viennent ensuite « Derrière Mont-Jay » associé à « Langonne » (de Derrière Montjay), « Gayetière » accompagné de « La Merlinière », « La Fully » (de la section E) contigu à « Rapillat » et « La Serra » accompagnée par « la Fully » (de la Serra )
Les quartiers à toponymie multiple de la section F.
Comme pour les précédentes sections que nous avons analysé au niveau toponymique, cette section présente, elle aussi, trois types de structures avec des quartiers simples ne possédant qu’un seul vocable , soit onze quartiers de ce type.
Deux quartiers composés de deux vocables, « Les Briches » associé à « La Côte » (des Briches) et « Les Saunières » associé à « Fausset ».
Trois quartiers sont beaucoup plus complexes : « Charpenay » divisé en six toponymes. Celui-ci présente une particularité supplémentaire , le vocable utilisé pour le nommer n’est pas utilisé en tant que tel. Nous l’avons simplement associé comme dans les sections précédentes pour limiter l’homonymie , très présente dans la commune ou dans les autres communes du Velin. « Champs Ravier »(de Charpenay), « Chante-Merle » , « Gratonière », « Le Petit Mollard » (de Charpenay), « Les Briches » (de Charpenay), « Le Mollard » (de Charpenay), ce dernier toponyme, présente une singularité visible sur la carte, il est séparé en trois parties par ses deux autres voisins , le Petit Molard (de Charpenay) et Les Briches (de Charpenay)
Le deuxième quartier est « Langonne », il est associé à cinq autres toponymes, « Champ Ligonnet » (de Langonne), « Gourge » (de Langonne), « La Croix » (de Langonne), « La Terre » (de Langonne), « Petit Buyat » (de Langonne).
Le troisième quartier nommé « Le Buyat Ouest » est associé à quatre autres toponymes « Champs Ravier », « La Petite terre », « Le Mollard » (du Buyat), « les Briches » (du Buyat). Les parcelles de ces différents lieudits sont fortement imbriquées les unes dans les autres .
Ces trois quartiers sont contigus.
Comme pour les précédentes communes analysées jusqu’à présent, nous avons toujours deux couches vecteurs, La première représente le parcellaire non-bâti intégrant les sols qui vont supporter le bâtis en élévation et matérialiser ainsi les zones urbanisées. Une seconde couche va matérialiser le bâti en élévation. D’autres couches vont venir s’ajouter, la couche matérialisant les chemins ainsi que la couche matérialisant le bassin de la rivière « Bourbre ».
Pour l’instant nous ne parlerons que des couches, « non-bâti » et « bâti »
Pour atténuer la complexité de la représentation de l’occupation du sol du territoire de Saint-Quentin-Fallavier, dans cette première moitié du XIXème siècle, nous allons garder le découpage entrepris dans le chapitre précédent , en premier en utilisant les sections , et en second en utilisant les noms des toponymes et en délaissant les noms de quartiers. Sur cette section fortement remodelée à l’époque actuelle, le plan napoléonien nous permet de retrouver quelques éléments disparus.
Au niveau des nombres de parcelles et des surfaces, les six sections sont assez inégales, nous passons de huit cent soixante-neuf parcelles pour la section A à quatre cent soixante pour la section F et pour les surfaces nous passons de quatre cent soixante-quinze hectares à deux cent soixante-dix-sept hectares.
Saint-Quentin-Fallavier 1838 : Tableau du détail de l'occupation des sols dans la section A, dite de Chêne
Le non-bâti
Située au nord de la Route de Grenoble tracée par Trudaine au milieu du XVIIIème siècle, Elle est aussi traversée en son milieu dans une direction sud-ouest nord-ouest par la route de Vienne à Lagnieu1, elle aussi rectiligne comme pour la route de Grenoble. Elle jouxte la frontière sud de sa voisine « Satolas-et-Bonce » et la frontière ouest de la Verpillère,
Cette section se caractérise par une grande densité de parcelles de cultures, avec quelques îlots de bois et de pâtures. Dans ses confins est, sa proximité avec la rivière « Bourbre » et ses canaux de dessèchement en font une grande zone humide, en particulier sur les lieudits suivants : « Le Grand Carriau» », « Le Clos » », « L’ilate», « Jubilen » et « la Serve ». La présence de l’eau restreint la diversité dans l’occupation des sols car le nombre de type d’occupation ne dépasse jamais les trois types, «hydrographie», «cultures » et « friches». Le détail de l’hydrographie est assuré par « Marais », des « marais et vernes » (peupliers) et une « serve »2. Cette partie de territoire est restée intacte par rapport au début du XIXème siècle, par contre la partie bordant la route de Vienne à Lagnieu ainsi que la partie ouest de la section, celle qui présentait le parcellaire le plus visible à disparue au profit d’un remembrement industriel ayant gommé les chemins ainsi que ce parcellaire ancien.
Dans cette première section, il n’y a pas de hameau à proprement parler nous avons quelque îlots habités en particulier le long de la route de Grenoble et aussi un ensemble de sol et de trois bâtiments isolés dans le lieudit « Campanoz », ainsi qu’un semis limités de quatre sols dans le lieudit « Espinassay ». Ces espaces sont accompagnés par leurs cortèges habituels de jardins potagers et de vignes
Nous revenons à « Campanoz », ce lieudit présente une parcellisation plus simple, il est le seul espace de cette section à posséder des bois et quelques friches dont les parcelles se présentent sans formes orthogonales. Le détail des bois est simplement composé de « Bois Taillis » et les « fri
1Dénomination de la voie en 1838.
2Vocable local : petite mare permanente servant de réserve d’eau.
Le bâti en élévation.
À travers les sols, nous avons évoqué les éléments bâtis, Sur cette section A, nous avons peu de diversité quant à la destination de ces bâtiments puisque dans le détail, nous n’avons que des « bâtiments ruraux » et des « maisons ». À l’heure actuelle, nous avons du mal à discriminer la différence qu’il peut y avoir entre « bâtiment », « bâtiment rural », et « maison ». D’autant plus que pour les quatre communes qui sont restées dans le département de l’Isère, par rapport aux autres communes étudiées précédemment, où le nombre d’ouvertures des bâtiments était précisé. Sur la commune de Saint-Quentin-Fallavier, nous n’avons aucune précision. Au niveau fiscal, le terme « maison » est affecté à une redevance , par contre le terme « bâtiment » ou même « rural » » n’a pas de fiscalité, si ce n’est sur les sols. Une hypothèse peut être émise, les « bâtiments » seuls et « bâtiments ruraux », ne sont pas destinés directement à l’habitation, comme pourrait l’être une « maison ».
Saint-Quentin-Fallavier 1838 : Tableau du détail de l'occupation des sols dans la section B, dite de la Plaine
Le non-bâti
Cette section est localisée au sud de la section A que la route de Grenoble sépare. À l’est, elle fait frontière avec la Verpillère, au sud avec la section C et une toute petite portion de la section E, et à l’ouest avec la section F,
Elle ne présente pas de particularités probantes. Cette section reste, elle aussi, dominée par les cultures (terres labourables), Quelques parcelles ne présentant aucune forme orthonormée émergent de la carte. Seules quatre parcelles de prés (herbages) se distinguent des parcelles de cultures et sont regroupées au sud de la section et sont réparties sur « Tarraby » et « le Reposoir », ainsi qu’une petite parcelle sur « la Noirée ».
Les îlots habités se concentrent sur « Cuvalu », avec dix « sols & cours ». Ce toponyme présente la plus grande diversité en termes de familles de cultures avec son cortège de jardins potagers, treillages, réservoirs et vignes, entourés par les cultures (terres labourable).
Pour reprendre le lieudit « Tarraby », ce toponyme arrive en deuxième position dans la diversité de l’occupation de son sol, le nombre de « sols & cours » est égal à trois. Un autre divergence avec la section précédente concerne le remplacement des « plantations » (treillages) par des « herbages » (prés) et « l’hydrographie » marquée par les réservoirs est remplacée par une « écluse et béal » servant à alimenter un moulin ou un battoir.
Le reste de l’habitat est dispersé et disposé le long de chemins ou de routes dans les autres lieudits , « La Plaine » pour trois « sols & cours », « Le Grand Bailler » avec deux, la « Ferme du Chêne », « La Charretonière » et « le Reposoir » pour un seul.
Nous n’avons pas pu obtenir de détails sur le lieudit « Les Arivaux », les seuls renseignements de localisation et de découpage des parcelles que nous avons pu obtenir proviennent du plan. Les pages des registres qu’ils soient situés aux archives municipales de la commune ou aux archives départementales de l’Isère, sont manquantes. Ce fait souligne l’importance des registres des états des sections pour pouvoir lire correctement les plans.
Le bâti en élévation,
Sur cette section, Il n’y a pas de concentration bâtie proprement dite, « Cuvalu » présente une dizaine de maisons, mais pas d’agglomération clairement définie. Au sud de la section, nous avons un moulin à eau, très certainement destiné à la mouture des céréales et un battoir, la destination de cet élément bâti n’est pas précisée et il faudra chercher dans d’autres sources d’archives pour connaître exactement la fonction de ce bâtiment.
Saint-Quentin-Fallavier 1838 : Section C, dite de Saint-Quentin : Parcellaire et occupation des sols
Saint-Quentin-Fallavier 1838 : Tableau du détail de l'occupation des sols dans la section C, dite de Saint-Quentin
Le non-bâti
Cette section située en partie centrale, limitée au nord par la section B, à l’est par une portion de frontière avec Villefontaine ; au sud, avec la section D et à l’ouest par la section E.
Siège du chef-lieu de la commune et malgré le même nombre de toponymes, elle se distingue par une forte diversité d’occupation. À ce titre, nous pouvons nous permettre de rajouter des analyses plus détaillées sur cette diversité.
Le village de Saint-Quentin.
Avec cent trente-neuf parcelles de sols qui occupent plus de trois hectares,
Les parcelles de « sols » se répartissent le long de cinq axes principaux, le chemin de Saint-Quentin à d’Heyrieux, celui de Saint-Quentin à Pattier chemin de Saint-Quentin à Bonnefamille et celui de Saint-Quentin à la Verpillière, ces deux derniers étant sur le même axe.
Le nombre de parcelles oscille au-dessus de trente pour cent pour les « cultures » et entre dix et vingt pour cent pour « les bois », « les vignes » et « les sols », Ces trois types semblent à peu près s’équilibrer. Les surfaces montrent que les « cultures » restent dominantes et une part importante est occupée par « les bois ».
« Les bois, » occupent un peu plus de douze pour cent du nombre des parcelles et un peu plus que seize pour cent des surfaces. Cette famille est représentée par quatre types, « bois broussailles » , « bois de Châtaigniers », « bois de vernes » (peupliers), cette essence de bois peut éventuellement indiquer la présence d’eau à l’intérieur de la parcelle . La mention de la diversité de ces bois nous donne une précision quant à la spécialisation de ces parcelles. Restent ensuite les « bois -taillis », destinés à une exploitation en tant que bois de faible diamètre sous forme de fagots.
Au regard de la carte, les parcelles de bois sont concentrées sur quelques points bien particuliers, et sont encore visibles à notre époques aux mêmes endroits, avec une surface pratiquement identique à l’heure actuelle.
Les sols, sont liés aux espaces habités ou aménagés en particulier sur Saint-Quentin Village, le chef-lieu de la commune, qui cumule la plus grande diversité d’occupation . « Les sols », mentionnés seuls, correspondent à l’emplacement du bâtis en élévation, « les sols et cours » , à l’emplacement, ici aussi, du bâti en élévation auxquels est ajouté un espace non bâti. « les plaçages, » sont des espaces aménagés appartenant à un propriétaire mais pouvant aussi être utilisé par le public et même servir au stockage ou le séchage des céréales et pouvant être associés ou non au sols.
Le hameau de « La Fessy ».
Ce toponyme nommé « hameau » qui pourrai nous indiquer une forte concentration bâtie ne possède, en fait, que quatre « sols » matérialisés, représentant, à peine, un tiers d’hectare. Les quatre parcelles de sols sont regroupées au sud-est du lieudit à l’intersection entre le chemins de Fallavier à Villefontaine et le chemin de La Fessy à Saint-Quentin.
Pour le reste des lieudits,
Dans le détail des « herbages », nous avons , « clapiers »1, « prés » et « prés saulaie », de même que les peupliers, les saules indiquent aussi une forte teneur en humidité des terrains où ils poussent.
Nous avons placé dans l’hydrographie les « écluses » ou retenues d’eau, servent à réguler l’alimentation en eau des « moulins » et « battoirs ». Les « fontaines », servent à abreuver les habitants, les gens de passage et les animaux. les « prés marais » sont des parcelles inondées une grand partie de l’année par rapport aux prés marécageux qui eux, sont des prairies humides .
Les « plantations » sont des parcelles plantées avec des arbres ou des arbustes à destination de l’alimentation, comme « la noyeraie », spécifique de la production de noix et d’huile de noix, les « terrains plantés » (peut-être aussi des mûriers ? ), « les vergers» et « prés vergers » sont destinés au pacage et à la production de fruits, les « treillages » sont des techniques de conduites de tailles d’arbres en espaliers, pour la production de fruits ou de raisins de table.
Les « vignes », présentent, elles aussi un nombre presque équivalent de parcelles, par rapport au bois, mais représentent simplement la moitié des surface de ceux-ci. Elles sont disséminées tout au long de la section, en fonction des reliefs et de leur orientation
Les lieudits présentant une grande diversité sont : « Merlet », avec sept familles et des sols, « Chatanay » avec sept familles, mais ne possèdent aucun sol, de même que « Faron ». possède aussi le même nombre de familles , avec des sols, « Grand Champ de la Lieuse », « La Pontière Hameau », « Le Loup ». Avec six familles , « La Fessy hameau » , « La Grande terre du Bourbonnais », « Monthion » incluent, eux aussi, des sols.
« Merlet » est le lieudit le plus diversifié avec huit familles et les présences marquées, de bois d’herbages, de plantations et de vignes. « Faron », « La Pontière hameau », « Derrière chez Furin », « La Fessy Hameau », « Le Loup », « Grand Champ de la Lieuse » , « Chatanay » et « Saint-Quentin » , présentent une diversité un peu moins élevée avec six à sept familles.
Les « Vignes de la Verpillière » et « les Combes de Grand Roy » sont également diversifiées avec une forte présence de vignes et d’herbages.
Les lieudits les moins diversifiés sont ceux qui ne comptent qu’une ou deux familles comme : « Colobatière », « La Forestière de Furin », « Grand Roy ».
1Dans notre région, il est synonyme de « Garenne ». définition du dictionnaire du monde rural de Marcel Lachiver : « ensembles de trous où les lapins se retirent dans une garenne ».
Le bâti en élévation.
Dans cette section, outre le village de Saint-Quentin clairement identifié, nous avons deux toponymes qualifiés de « Hameaux ». « La Pontière hameau » et « La Fessy Hameau ». Le seul élément commun que l’on peut attribuer entre « La Pontière Hameau » et « Furin » est qu’ils semblent tous les deux des satellites directs de « Saint-Quentin Village. », « La Fessy Hameau » se trouve un peu à l’écart des précédents.
Saint-Quentin en 1838, en tant que village, se distingue, en particulier, par l’existence de deux églises encore présentes en 1838. L’église disparue depuis se situait sur la rue de la Pépinière à proximité de la rue du commerce actuelle. Elle était entourée par le cimetière de l’époque.
La distribution du bâti s’échelonne suivant cinq axes principaux reliés par un isthme central : un axe venant du village de Bonnefamille avec un axe venant du Ratier et un autre venant d’Heyrieux , ces trois axes aboutissent au centre du village formé par la nouvelle église. Les deux derniers sont composés du chemin d’Heyrieux aboutissant à l’ancienne église et au cimetière et le chemin de Saint-Quentin vers la Verpillière.
Le non-bâti
Située au sud-est de la commune, elle a pour frontière nord la section C, à l’Est, elle est limitée par La Verpillière, au sud-est, par la commune de Villefontaine, au sud-ouest, par la commune de Bonnefamille, à l’ouest par la section E. Cette section abrite les ruines du château de Fallavier, centre féodal de la région au moyen-âge.
Sur cette section, divisée en vingt-six lieudits, quatre toponymes sont mentionnés en « hameau ». Ces lieudits possèdent une très forte diversité d’occupation des sols, car nous avons en moyenne entre cinq et sept familles représentées.
Le Bert Hameau.
Malgré une prédominance des « terres labourables », soit dix-huit parcelles pour une surface de trois hectares soixante-seize qui représentent cinquante-cinq pour cent de la surface du lieudit. Ce lieudit est représentatif des parties urbanisées de la commune de Saint-Quentin-Fallavier dans cette première moitié du XIXème siècle.
Les « sols » au nombre de vingt-cinq représentent un peu moins qu’un demi hectare, soit un tout petit peu plus de six pour cent de la surface totale du toponyme. Ils se répartissent au nord en plusieurs îlots d’un, deux ou trois et chacun de ces îlots se trouve en bordure de voie. Les typologies de sols sont réparties en quatre catégories : « sols » seuls qui correspondent aux emplacements d’un bâtiment en élévation, « sols et cours », les plus représentés qui correspondent à des espaces habités avec des cours attitrées. un « sol de four » accueille un four à pain destiné à la communauté, « sols et plaçages » espaces polyvalents qui peuvent être utilisés pour le stockage ou le séchage des récolte.
Les « bois » sous forme de « bois-taillis » occupent un massif de deux parcelles pour une surface d’un peu plus qu’un demi hectare, soit un peu moins de neuf pour cent de la surface totale. La carte montre sue les bois sont concentrés à proximité des îlots bâtis.
Les « jardins potagers », au nombre de quinze parcelles, occupent une surface légèrement plus importante que la surface de sols.
Les « plantations » occupent cinq parcelles pour une surface de plus d’un hectare. Elles occupent un peu plus de seize pour cent de la surface du lieudit, réparties en trois parcelles de « treillages » et deux parcelles en « vergers », soit respectivement, un peu moins d’un tiers d’hectare et un peu moins d’un hectare.
Les « vignes » avec deux parcelles pour une surface d’un peu plus d’un tiers d’hectare représente cinq pour cent de la surface de ce lieudit.
Les « matériaux » sous forme d’un « pierrier », dont l’origine hypothétique proviendrait de l’épierrage d’un ensemble de parcelles à proximité peut avoir été utilisé comme une ressource pour les constructions du bâti du lieudit.
Le Cochet Hameau.
Ce lieu-dit présente trois zones bien distinctes et bien délimitées, à l’extrême nord, une parcelle en friche de type « pâture », en dessous une zone de bois, au centre une zone de terres labourables et au sud, la zone habitée et entourée par les jardins potagers et les plantations, et à l’extrême sud une parcelle d’herbages,
De la même manière que le hameau précédent et aussi dans la totalité des communes du Velin, les « terres labourables » restent majoritaires en termes de nombre de parcelles et de surfaces, soit dix parcelles pour un peu plus d’un hectare et demi représentant presque quarante-trois pour cent de la surface totale du hameau.
En termes de surfaces, les « bois » viennent ensuite avec cinq parcelles pour un peu plus d’un hectare, représentant approximativement un peu moins de trente pour cent de la surface globale du hameau, uniquement composés de « bois-taillis ». Ces bois font partie d’un îlot boisé visible encore de nos jours.
Les « sols », répartis en deux îlots groupés le long de deux voies sont au nombre de vingt-trois parcelles et occupent un peu plus d’un quart d’hectare. Les « sols & cours » sont le mieux représentés avec seize parcelles occupant un peu moins d’un quart d’hectare, les « plaçages » et « sols et plaçages » font partie du cortège des parties urbanisées. Nous notons, ici aussi un « sol de four ».
Les « plantations » sous forme de « vergers » et « prés-vergers » occupent à peine un tiers de la surface et complètent l’offre en herbages.
Les « herbages »», sous forme de « prés » occupent près de deux pour cent de la surface de ce toponyme.
Les « vignes » sont totalement absentes de ce lieudit.
Charreton Hameau.
Bien qu’en deuxième position au niveau de sa surface, ce lieudit présente une diversité moindre.
De même que le précédent hameau, Charreton se distingue par trois zones que l’on repère très bien sur la carte. Une zone d’herbages composée de deux parcelles qui atteignent plus de cinq hectares et demi au nord dominant largement la surface du lieudit, et possédant une « serve »1 en son milieu, au sud des terres labourables et, enchâssés au milieu, les sols entourés par quelques jardins potagers et une plantation.
Les six parcelles de « terres labourables » occupent moins de deux hectares, soit un peu plus de vingt-deux pour cent de la surface,
Les « sols », sous forme de « sols », « sols & cours », « sols de four », et « sols et plaçages » au nombre de 9 parcelles, occupent à peine un tiers d’hectare.
Les sept parcelles de « jardins potagers » occupent moins d’un cinquième de la surface d’un hectare. Ils sont largement en sous nombre par rapport aux parcelles bâties.
La parcelle de « friche » sous forme de « pâture » complète largement la surface destinée au pacage des animaux
Enfin, la parcelle de « verger » complète le tableau visuel de la carte en apportant une touche colorée bien distincte,
Gargue Hameau.
Ce hameau est le plus grand en termes de surface, les neuf parcelles de « sols » sont concentrées sous la forme d’un seul îlot au nord du lieudit. Ce type d’occupation des sols reste dans la même diversité que les hameaux cités précédemment, ici aussi, il existe un sol portant un « four »
Dans cette partie-là, la seule parcelle de « jardin potager » reste largement en sous nombre par rapport aux « sols » et aux « plantations ».
Les « cultures », au nombre de onze parcelles , occupent un peu moins de huit hectares restent, ici aussi, majoritaires en termes d’occupation des sols. Deux parcelles de ces « terres labourables » sont séparées par une parcelle de « friches » sous forme de « pâtures » et une parcelle de « bois ». La seconde parcelle de « bois-taillis » se situe à l’extrémité sud du lieudit.
Les trois parcelles de « vignes » forment un îlot compact et occupent un tiers d’hectare, ce qui permet à ce lieudit d’occuper la première place pour ce type de production.
« Grand Bois », « Le Croizat », « Les Alinges » et « Les Combettes » bien que possédant moins de sols, sont eux aussi très diversifiés.
Les lieudits les moins diversifiés sont ceux qui ne comptent qu’une ou deux familles (« Montfeuillet », « Petit Bois », « Pré- Lordans »).
« L’Étang de Fallavier,» comme son nom l’indique est presque entièrement dédié à l’hydrographie avec cependant la mention d’une voie. Cette étendue d’eau est partagée, approximativement au deux tiers avec la commune voisine de Villefontaine, et ses contours coïncident, actuellement avec les mêmes contours qu’au début du XIXème siècle.
Les hameaux de la section D de Saint-Quentin-Fallavier en 1838 illustrent des modèles ruraux différenciés, mais complémentaires. Gargue Hameau se spécialise dans la viticulture, Charreton Hameau dans l’élevage, Le Bert Hameau dans la polyculture. Malgré ces spécialisations, une logique commune émerge. La présence de « fours dans ces quatre hameaux définit une certaine importance des communautés qui animent ces quatre lieudits.
Pour les autres lieudits, même si leur diversité reste élevée, la moindre présence due au « sols » leur enlève de l’importance par rapport au toponymes qualifiés de « hameaux ».
La superposition des plans obtenus avec le système informatique de Géographie, permet d’examiner le découpage ancien sur les photos satellites actuelles et de dire que sur certains toponymes, le découpage parcellaire est resté intact, que certaines parcelles présentent les mêmes contours et si actuellement, elles sont bordées par des haies, nous pourrions affirmer qu’elles existaient déjà au début du XIXème siècle.
Comme pour la section C, les parcelles de bois mentionnées sur le plan existent encore de nos jours, même si parfois leur surface s’est modifiée entre ces deux époques.
1Dans la région du Velin, une « serve » est une étendue d’eau, naturelle ou artificielle, peut-être un peu plus grande qu’une mare et non maçonnée, servant de réserve d’eau.
Le bâti en élévation
Au niveau du bâti en élévation, cette section D, s’avère un peu plus complexe. Les quatre hameaux identifiés en tant que tels, représentent la plus grande diversité en tant que destination du bâti. En particulier par la présence de fours très certainement destinés à la cuisson du pain1. Ces éléments sont la preuve de la présence d’une forte communauté à l’intérieur de ces quatre hameaux.
Les « maisons » destinées à l’habitation sont également beaucoup représentées, par rapport aux autres bâtiments. Par contre nous avons une écurie et deux granges clairement identifiées, par rapport aux bâtiments et « bâtiments ruraux ».
À part ces quatre hameaux, les « maisons » restent toujours majoritaires et dispersées au gré des autres lieudits.
Saint-Quentin-Fallavier 1838 : Tableau du détail des parcelles non-bâti dans la section E, dite de Mont Jay
Le non-bâti
Située à l’ouest de la section D, elle fait frontière avec la commune de Bonnefamille au sud, avec Heyrieux à l’ouest et au nord avec la section F. Dans cette section située dans un paysage vallonné, la diversité de l’occupation des sols est importante sur une grande partie des lieudits. Sur les vingt toponymes qui divisent cette section. nous avons « La Centigonière » et « Grand Champ » qui ne sont composés que de « terres labourables »,
« La Fully de la section E » sous forme de « terres labourables » et « hydrographie » (étang et pré marais), « Le Canard » (bois et friches).
Présentant une famille de plus, nous avons en avons trois, « Bœuf Blanc », « Rapillat » (bois, cultures et friches)et « Virgantier » (bois, cultures et hydrographie).
Avec quatre familles, nous avons « Coly », (bois, cultures, jardins et vignes).
Avec cinq familles, nous avons « Derrière Mon-Jay » (bois, cultures, jardins, sols et vignes) ; « La Chapelle de Coly », (bois, herbages, hydrographie, jardins et sols) ; « La Fully de la Serra », (bois, cultures, friches, sols, vignes) ; « La Merlignière » (cultures, friches, jardins, plantations, sols) ; « La Serra » (bois, cultures, friches, sols et vignes) ; « Langonne de derrière Mont-jay », (bois, cultures, jardins, sols, vignes).
Avec six familles : « Gayetière » (bois, cultures, friches, jardins, sols, vignes) ; « Le Carpaud de la Centigonière » (bois, cultures, friches, herbages sols et vignes) ; « Novet » (bois, cultures, friches, hydrographie, jardins et sols).
Avec sept familles : « Coupier » et « La Chapelle » (cultures, friches, herbages, hydrographie, jardins, plantations et sols); ce dernier lieudit n’a pas d’hydrographie mais possède des vignes ; « Les Geliots de la Poype » (bois, cultures, herbages, jardins, plantations, sols et vignes).
Avec huit familles : « Les Geliots » et « Mont Jay village » (bois, cultures, friches, herbages, jardins, plantations, sols et vignes) ; « les Geliots » présente presque la même distribution simplement l’hydrographie remplace les plantations.
Enfin, « le Colombier » présente la totalité des familles, (bois, cultures, friches, herbages, jardins, plantations, sols et vignes).
Revenons sur « Mont-Jay Village » qualifié de « village » dans le registre, il est vrai, qu’il possède près de quarante parcelles de « sols », pour un peu plus d’un hectare et demi. Ces sols sont regroupés en deux îlots, bien déterminés et un semis de sols répartis le long des cinq chemins qui traversent ce lieudit.
La diversité des familles d’occupation des sols et malgré l’absence de « fours », permet d’assurer à ses habitants directs, la totalité des éléments permettant une vie en autosuffisance.
Le Bâti en élévation.
Dans cette section E, un seul lieudit se détache par rapport au nombre et à la diversité des bâtiments en élévations. Le fait d’avoir ajouté la mention de « village » à ce toponyme en est la preuve. Néanmoins, Mont-Jay Village ne présente pas les marqueurs typiques de relation avec ce qualificatif. Il ne possède pas d’éléments tels que pourrait l’être une église, une chapelle ou un four. Il reste simplement plus un hameau qu’un village à proprement parler. Les quatre bâtiments ruraux et le seul hangar, par rapport au soixante-deux maisons n’en donnent même pas une orientation rurale proprement dite. Les autres éléments du bâti en élévation sont dispersés à travers les autres toponymes composant cette section.
Les moulins répartis sur « Coupier » et « Novet » au nombre de deux sur chacun de ces deux lieudits, ainsi que celui situé à « La Fully de la Serra » construits à proximité de bief et de canaux indiquent des aménagements destinés à la transformation de produits agricoles issus des terres labourables. De la même manière les battoirs, au nombre de deux à « Coupier » et d’un seul à « Novet » utilisent eux aussi ces aménagements.
Le reste des « maisons » est réparti tout au long des autres lieudits.
Saint-Quentin-Fallavier 1838 : Tableau du détail des parcelles "non-bâtie" dans la section F, dite de Serezin
Le non-bâti.
Cette section est limitée au nord par une petite portion de la route de Lyon à Grenoble tracée par l’intendant Trudaine. Cette route fait office de limite avec la section A. Elle est limitée à l’est par la section B, au sud par la section E, à l’ouest par la commune d’Heyrieux et au nord-est par la commune de Grenay. Elle est divisée en trente-deux toponymes,
À la vue de la carte, cette section présente deux types de parcellaires différents, au nord et au sud-ouest, une partie très morcelée avec des parcelles de forme orthonormées présentant une faible diversité d’occupation des sols non-bâtis, En son centre une partie correspondant au lieudit « Serezin » qui a donné son nom à cette section et qui présente la plus grande diversité. Entre ces deux zones, des parcelles qui ne présentent aucune forme orthogonale et qui sont simplement définies par le réseau viaire à l’est, ces parcelles sont simplement constituées de terres labourables avec une bande très étroite de pâtures, et à l’ouest par deux grandes parcelles boisées entrecoupées par des parcelles de pâtures.
Cette section reste très faiblement urbanisée, tout au plus, nous comptons quelques parcelles de sols (cinq) le long de la route de Lyon à Grenoble « Le grand Luzai » et au centre de la section au lieudit « Serezin » au nombre de quatre. La surface totale des sols dépasse à peine deux hectares.
Les autres lieudits qui présentent la plus grande diversité de familles d’occupation sont « La Garenne », « Le Buyat Est » et « La Terre de Langonne » avec cinq familles ; « Gratonière » et « Le Grand Luzai » présentent quatre familles. Les vingt-six toponymes restant, ne dépassent pas les trois familles.
« Serezin » se distingue par une grande variété d’occupation incluant des éléments typiques comme l’hydrographie et les vignes. « La Garenne » se démarque par sa grande surface de bois et de terres labourables. « Le Buyat Est » et « Le Grand Luzai » se distinguent par la présence de friches, jardins et sols, en plus des cultures. « Les Saunières » et « Gratonière » sont les seuls lieudits à inclure des vignes parmi leur occupation.
Saint-Quentin-Fallavier 1838 : Tableau du détail du bâti en élévation dans la section F, dite de Serezin
Le bâti en élévation.
Cette section reste faiblement urbanisée puisque nous comptons, en tout, quelque seize bâtiments. Le nombre de maisons ne dépasse guère plus de deux unités dans les neuf lieudits où elles sont présentes. Nous notons une écurie sur « Le Grand Luzai », et un bâtiment aratoire1, ainsi qu’un prieuré sur le lieudit « Serezin ».
Le cadastre napoléonien de 1838 est bien plus qu’un simple document administratif : c’est un témoignage vivant de Saint-Quentin-Fallavier à une époque charnière de son histoire. À travers ses plans et ses registres, nous avons découvert une commune rurale, organisée autour de ses hameaux, de ses cultures et de ses traditions. Les sections de Chêne, de la Plaine, de Fallavier ou de Mont-Jay ne sont pas de simples divisions géographiques, mais les reflets d’une société où chaque parcelle, chaque chemin et chaque bâtiment avait sa place et son utilité.
Ces archives nous ont révélé une terre de contrastes : des zones humides près de la Bourbre aux terres labourables des plaines, des bois exploités pour le chauffage aux vignes soigneusement cultivées, des fours collectifs aux moulins qui rythmaient la vie quotidienne. Elles nous ont aussi montré une communauté organisée, où l’entraide et l’usage commun des ressources — comme les fours ou les chemins — jouaient un rôle essentiel.
Pourtant, ces plans ne sont pas qu’un regard sur le passé. Ils nous invitent à une réflexion sur notre patrimoine : combien de ces paysages ont disparu ? Combien subsistent encore, parfois sans que nous en ayons pleinement conscience ? En comparant ces documents avec les paysages actuels, nous mesurons l’ampleur des transformations, mais aussi la résilience de certains éléments — un bois, un chemin, un lieu-dit — qui traversent les siècles.
Aujourd’hui, alors que Saint-Quentin-Fallavier continue d’évoluer, ces archives nous rappellent l’importance de préserver la mémoire des lieux. Elles nous encouragent à regarder notre environnement avec un œil nouveau, en nous demandant : que nous disent ces terres de ceux qui les ont habitées avant nous ? Et que laisserons-nous, à notre tour, aux générations futures ?
Ainsi, le cadastre napoléonien n’est pas seulement une source pour les historiens. C’est une invitation à redécouvrir notre territoire, à comprendre son histoire et à nous interroger sur l’héritage que nous souhaitons transmettre. En cela, il reste un outil précieux pour penser l’avenir de Saint-Quentin-Fallavier, entre respect du passé et adaptation aux défis de demain.